L'équipe du MAJ
Réalise de drôles de personnages- spécial famille (thème 31)
Chaque mois, le département de l’éducation propose aux enfants de 7 à 12 ans de réunir leur famille à la maison pour explorer le contenu d’un article, créer et s’amuser!
Toute la famille est invitée à participer et à échanger. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. D’ailleurs, on a le droit de ne pas être d’accord, mais il faut expliquer son point de vue et surtout écouter celui des autres.
Ce mois-ci, nous allons discuter de la thérapie par les arts.
Réfléchissons ensemble
Est-ce que les arts peuvent nous faire du bien? Si oui, comment?
Pourquoi aurait-on besoin des arts pour s’exprimer?
Est-ce qu’une œuvre d’art peut nous faire ressentir des émotions?
Qu’est-ce qu’on voudrait exprimer par les arts qu’on ne pourrait pas dire autrement?
Découvrons la thématique
Savais-tu que chaque semaine, le Musée d’art accueille de petits groupes d’adultes qu’on appelle Les Impatients? Ce sont 48 participant·e·s qui viennent créer des œuvres d’art en compagnie de l’artiste, Marilyne Bissonnette. Ensemble, ils explorent la peinture, le dessin, la sculpture et bien plus encore.
Sont-ils vraiment « impatients »? Autant que toi et moi! Ces gens utilisent l’art plastique pour s’exprimer alors qu’ils ont besoin de recouvrer une meilleure santé mentale. Parfois, mettre des mots sur son ressenti et sur son expérience peut être compliqué, surtout lorsque notre tête est un peu confuse. C’est à travers l’art que certains d’entre eux arrivent à s’extérioriser. On les appelle Les Impatients, car on ne les considère pas comme des patient·e·s, mais comme des créateur·trice·s impatient·e·s de guérir, de développer leur art et de retrouver un rôle dans la société lorsqu’ils ou elles iront mieux.
Les Impatients sont des créateurs insolites, sont des êtres si chargés d’images brutes que la parole ne pourrait dire. Parce que ça ne se dit pas. Parce que les mots désignent. Parce qu’ils définissent. Parce que les mots raisonnent. Et, que leur monde ne se raisonne pas.
— Henri Barras
L’art fait du bien. De nombreuses études le démontrent[1]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a analysé 900 publications, dont 200 examens couvrant plus de 3000 études pour prouver ce dire[2].
L'art contribue à réduire le stress et à améliorer la confiance en soi et possède plusieurs vertus thérapeutiques. En effet, comme le processus artistique pousse la personne participante à dépasser sa tristesse et l'empêche de ruminer, créer réduit considérablement son stress. La création améliore également les connexions cérébrales et la concentration.
"Faire entrer l'art dans la vie de quelqu'un par le biais d'activités telles que la danse, le chant ou la fréquentation de musées et de concerts nous donne une clé supplémentaire pour améliorer notre santé physique et mentale", explique le Dr Piroska Östlin, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe. D’ailleurs, plusieurs pays d'Europe utilisent l'art en complément aux traitements médicaux traditionnels. Certains hôpitaux ont pu constater que le fait d'inclure des activités artistiques dans les salles d'attente des urgences réduit le stress, apaise la douleur et baisse la tension artérielle chez les enfants ainsi que chez leurs parents.
Savais-tu qu’à Montréal les médecins peuvent prescrire une visite au musée?!
Le programme Les Impatients est actuellement implanté dans 20 points de service répartis dans 13 villes au Québec qui accueillent 850 personnes par semaine. Le Musée est très fier de participer au projet, en partenariat avec la Fondation pour la Santé du Nord de Lanaudière et le CISSS de Lanaudière.
Regardons l’œuvre suivante :

Kittie Bruneau. La nuit du grand singe. 1963
À quoi ressemblent les personnages ? Sont-ils humains ? Que font-ils ?
Y a-t-il des bâtiments, des animaux ? Comment sont-ils représentés ?
Quelles couleurs et quelles formes l’artiste a-t-elle utilisées ? Quels effets cela donne-t-il ?
Quel est le premier mot qui te vient à l’esprit lorsque tu regardes cette œuvre ? Et qu’est-ce que tu remarques en premier ?
Invente l’histoire qui s’y déroule. Est-ce une histoire heureuse ? Est-ce une histoire épeurante ?
Quelle émotion cette œuvre génère-t-elle chez-toi ?
Apprenons sur l’artiste :
Kittie Bruneau est née à Montréal en 1929.
Danseuse professionnelle, peintre et graveure, Bruneau s’installe sur l’Île Bonaventure en Gaspésie après un séjour en France. Elle y passe ses étés à peindre, se laissant imprégner par la nature qui l’entoure.
Isolée sur son île, dans une maison-atelier qu’elle a construit elle-même, elle trouve une manière de combiner un art à la fois figuratif et expressionniste.
Kittie Bruneau se place en rupture avec l’esthétique du Beau. Cela veut dire qu’elle explore l’aspect de la laideur, du défiguré dans son travail.
Faisons des liens
Avec cette œuvre, l’artiste :
- se laisse guider par l’inspiration du moment et son inconscient pour développer une esthétique proche du monde des rêves… et des cauchemars
- développe sa propre interprétation du surréalisme. Elle crée des compositions ponctuées de signes, de symboles et peuplées de bêtes mythiques, d’animaux et de personnages imaginaires.
- crée un monde imaginaire aux frontières de l’humour et de la terreur grâce à de larges gestes circulaires et l’utilisation du rouge vif comme trame de fond.
Cela nous amène :
- à inventer l’histoire de ce grand singe et de ces petits personnages.
- à penser à nos propres peurs et nos cauchemars et aux différentes façons de les représenter artistiquement.
- à réfléchir aux bienfaits de coucher sur papier nos peurs et nos angoisses.
Surréalisme
C’est en 1924, qu’André Breton définit le surréalisme dans le manifeste Manifeste du surréalisme. Il avance que le surréalisme est « un automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ».
Le terme surréalisme se compose du préfixe sur- qui marque l’excès ou signifie « au-dessus », « par-dessus » et du terme réalisme. Le surréalisme se définit alors comme ce qui est « au-dessus du réalisme »…au-dessus de la réalité!
C’est pour cette raison que les surréalistes croient à la toute-puissance du rêve et de l’inconscient. Ils explorent également le thème de l’imaginaire, mettant en scène dans leurs œuvres des éléments insolites ainsi que des déformations.
Amusons-nous
À l’occasion de la présente programmation, Les Impatients du Musée d’art de Joliette proposent une œuvre collective. En effet, tous les participant·e·s y ont inséré leur autoportrait. Pour ce faire, ils ont dû réfléchir à leur apparence physique, mais aussi à leur état émotionnel et psychologique. Ils invitent les visiteurs et les visiteuses à y ajouter leur autoportrait. À la fin, nous y verrons tous les portraits des gens qui ont fréquenté le Musée (employé·e·s, membres du groupe Les Impatients, visiteur·euse·s, etc.). Ce sera un peu l’écosystème du Musée d’art de Joliette.
Écosystème
Comme matériel, tu auras besoin des articles suivants :
o Crayons à colorier (feutres ou crayons de bois)
o Papier cartonné
o Document à imprimer sur le papier cartonné
o Ciseaux
o Règle
Suis la démarche suivante :
1. Imprime cinq fois le document suivant.
2. Remets à chaque membre de ta famille ou tes ami.es une des pages du document.
- Chacun doit dessiner son autoportrait de façon à ce que la tête soit dans la partie supérieure, le corps au centre et les jambes dans la zone inférieure.
- Attention, il faut absolument utiliser les lignes existantes pour vous guider. Voir l’exemple.


3. Découpe ensuite sur les lignes noires de chacune des pages pour obtenir des cartons de mêmes dimensions. À l’endos, sur chacun des cartons, tu peux écrire s’il s’agit d’une tête, d’un corps ou de jambes.


4. Place les cartons dans trois paquets. Toutes les têtes doivent être réunies et ainsi de suite.
5. À l’aveugle, pige une tête, un corps et des jambes. Tu auras un drôle de personnages!

Variante :
o Ajoute des cartons supplémentaires en dessinant tes animaux et tes personnages de bd favoris...
Concluons la discussion :
Maintenant que tu as lu, observé, appris et exploré, est-ce que tu as changé d’idée ou peux-tu compléter ta réflexion de tantôt?
Comment peux-tu utiliser la création pour te sentir bien?
Est-ce qu’il y a des lieux près de chez-toi où tu pourrais expérimenter l’art (arts visuels, théâtre, musique, etc.)?
Qu’est-ce que tu voudrais dire par les arts, que tu ne pourrais pas exprimer autrement?
Fais-nous parvenir une ou des photos de ta création à quarantaine@museejoliette.org
N’oublie pas d’indiquer ton nom et… de donner un titre à ta création.
[1] https://hillstrategies.com/ [2] https://www.levif.be/actualite/sante/les-multiples-bienfaits-de-l-art-sur-la-sante/article-normal-1215451.html?cookie_check=1628791111
Ce texte a été rédigé par Ariane Cardinal, conservatrice à l'éducation du MAJ et Caroline Pierre, conservatrice adjointe de l’éducation du MAJ.
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POUR PARTICIPER À MUSÉE EN QUARANTAINE Vous avez jusqu'au vendredi 31 décembre pour nous envoyer vos créations artistiques inspirées du thème du mois. L’exposition sera en ligne le jeudi 6 janvier 2022.
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