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Semaine 1 : Les trouvailles de l'équipe du MAJ

ABSTRACTION : « Dans la peinture, comme dans la musique et la littérature, ce que l’on appelle abstrait me paraît si souvent figuratif d’une réalité plus délicate et plus difficile, moins visible à l’oeil nu. » – Clarice Lispector, citée par B. Moser dans Clarice Lispector, une biographie

« Les cheveux et les poils ont un statut équivoque : associés à la séduction, les cheveux font objet de tentation pour certaines religions qui exigent leur dissimulation; associés à la vulgarité et à l’impureté, les poils sont le rappel de l’héritage animal de l’être humain. En réponse, les poils sont devenus un objet politique et plusieurs femmes revendiquent le droit d’être velues si ça leur chante.


C’est par l’entremise de la matière, plutôt que par la figuration, que les sculptures rassemblées dans cette exposition se font les supports de réflexions sur la séduction, le désir et la sexualité. Art de la proximité plutôt que de la distance, la sculpture éveille un désir haptique en s’adressant d’abord au toucher – un sens réputé moins intellectuel que celui de la vision. L’exposition rassemble également des sculptures dont les formes anthropomorphiques, hésitant entre les registres humain et animal, flirtent avec le monstrueux. La fourrure habillant une structure étrange qui rappelle de bienséantes jambes croisées, comme les coulures sensuelles s’accrochant à la chair, excite l’imagination. Ainsi, elles attirent et repoussent à la fois, suspendant le travail cognitif d’interprétation parce qu’elles se dérobent constamment. »

Anne-Marie St-Jean Aubre, commissaire d’Images rémanentes l’exposition de Maude Bernier Chabot, Brie Ruais et Elizabeth Zvonar actuellement en quarantaine au Musée d’art de Joliette.


Maude Bernier Chabot, Brie Ruais, Elizabeth Zvonar, vues de l’exposition Images rémanentes, Musée d’art de Joliette, 2020. Photo : Romain Guilbault.


Le point de vue de Camille Blachot, coordonnatrice aux communications et aux projets numériques :

La première fois que j’ai été confrontée à cette œuvre, c’était en photographie et déjà à ce moment-là, j’avais le désir de me jeter sur mon écran d’ordinateur pour pouvoir la toucher. Je ressentais une réelle attirance et je pense ne pas être la seule. Nous devons souvent répéter à nos visiteurs qu’il n’est pas possible de flatter la chose.

Quand j’ai lu le cartel d’Anne-Marie St-Jean Aubre (texte ci-dessus), j’ai tout de suite été frappée par la double lecture qu’on pouvait faire de l’œuvre. J’étais passée à côté de quelque chose, un discours plus politique. Je me suis posé la question, est-ce que j’aurais trouvé l’œuvre aussi attirante si j’avais rattaché Le fantasme de Chewbacca à des jambes féminines? Pour ma part, je pense que oui, car le sujet de l’émancipation sous toutes ses formes est une question qui me tient à cœur.

J’ai rattaché cette œuvre au thème de l’abstraction pour sa capacité à déjouer les codes. Et vous, y voyez une certaine abstraction ?

Maude Bernier Chabot, Le fantasme de Chewbacca, 2018. Photo : Romain Guilbault

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