L'équipe du MAJ
Semaine 5 - La modernité canadienne à travers le paysage
Dernière mise à jour : 3 juin 2020
Thème de la semaine : identité nationale
Émilie Grandmont Bérubé, conservatrice des collections du Musée d'art de Joliette, nous emmène en voyage à travers les paysages canadiens et québécois, en lien avec le thème de la semaine : l'identité nationale.
L’avènement de la modernité dans l’art canadien est fortement ancré dans la tradition du paysage. Bien que ces dates ne soient pas coulées dans le béton, on situe la période de l’art moderne au Québec entre les années 1880 et 1960. Ce qu’on entend par « modernité », c’est l’émergence de nouvelles pratiques qui viennent modifier complètement notre culture visuelle, que ce soit par l’importance que prend la formation artistique en Europe ou par la mise en place de structures culturelles d’enseignement et de diffusion de l’art comme la création de l’Art Association of Montreal (qui deviendra le Musée des beaux-arts de Montréal).
Durant cette période, et plus particulièrement entre 1910 et 1940, le Québec et le Canada voient apparaître des représentations picturales du paysage qui sont intimement liées aux nationalismes politiques.
On pense notamment au Groupe des sept dont les membres commencent à se réunir dès 1913, mais qui ne recevra officiellement son nom qu’en 1920 lors de sa première exposition au Musée des beaux-arts de l’Ontario. Ces peintres canadiens vont se détacher d’une vision académique importée de l’Europe. Ils proposent un regard neuf et une manière unique de traiter le paysage canadien en jouant d’aplats de couleurs vives qui font vibrer leurs compositions de plus en plus abstraites. Après le traumatisme de la Première Guerre mondiale, nos vastes paysages nordiques sont devenus le motif pour explorer un tout nouveau rapport à la peinture en même temps qu’une réelle spécificité canadienne, tant artistique que nationaliste.
Au Québec, notre modernité picturale est décidément ancrée dans le paysage, rural surtout (on pense à Clarence Gagnon, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Marc-Aurèle Fortin, Goodridge Roberts ou Jean-Paul Lemieux), mais aussi urbain, avec les peintres du Beaver Hall (sur lesquels le MBAM a présenté une magnifique exposition en 2015) ou les peintres juifs de Montréal (l’une des spécialités d’Esther Trépanier, historienne de l’art réputée avec qui nous préparons justement une exposition pour 2021. Elle a aussi commissarié au MNBAQ une exposition qui a ensuite circulé au Musée McCord en 2010).
La magnifique exposition de James Wilson Morrice, présentée au Musée d’art de Joliette l’hiver dernier, est aussi un magnifique exemple de cette modernité canadienne qui s’exprime à travers le paysage. Organisée par le Musée des beaux-arts du Canada, l’exposition James Wilson Morrice. Une collection offerte par A. K. Prakash à la nation regroupait des œuvres exceptionnelles de ce grand peintre, l’un des premiers modernistes et surtout le premier Canadien à atteindre une grande renommée à l’étranger.
Voici un aperçu des oeuvres des artistes cités plus haut que l'on retrouve dans la collection du Musée d'art de Joliette :

James Edward Hervey MacDonald, Clouds Over Lake O’Hara, 1930

Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, Le labourage à l’aube, Arthabaska, Québec, 1909

Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, Coucher de soleil, rivière Nicolet, 1925

Jack Beder, Back Roofs, 1936

Arthur Lismer, Laurentians, 1942
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