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  • Photo du rédacteurL'équipe du MAJ

Témoignage d'Émilie Latendresse

Spécial premier anniversaire de Musée en quarantaine


Il y a un an (oui déjà), Musée en quarantaine a été lancé par le Musée d'art de Joliette pour garder le cap à travers cette bourrasque pandémique venue bouleverser nos vies. Musée en quarantaine, c'est un projet qui veut rassembler une communauté virtuelle, des citoyen.ne.s d'ici et d'ailleurs, artistes, jeunes et moins jeunes. Au tout début, c'était, sans contredit, un défi de taille. Cependant, vous avez été nombreux.ses à participer. Et quel bonheur pour toute l'équipe du MAJ d'avoir appris à vous connaître au fil des semaines !


Pour souligner le premier anniversaire de ce projet numérique citoyen, nous avons voulu vous remercier et vous rendre hommage. Nous avons donc contacté des participant.e.s qui font de Musée en quarantaine un rendez-vous récurrent. Nous les avons invité.e.s à nous faire part de leurs histoires, de leur expérience et de l'espace qu'a pris le projet dans leur quotidien. Et nous ne nous attendions pas à une dose d'amour aussi grande !


Merci, merci, MERCI à toutes celles et à tous ceux qui font vivre Musée en quarantaine !


Tous le mois de mars, vous verrez apparaître sur le blogue des témoignages empreints de gratitude, de solidarité et de reconnaissance de plusieurs participant.e.s de la première heure.


Bonne lecture.


Opportunité inespérée… on saute!


Vendredi, 13 mars 2020, c’est du jamais vu… Le monde vient de s’arrêter. Un mélange d’émotions m’envahit. D’abord une pause obligée, et honnêtement bienvenue dans la course folle de ma vie entre mon travail d’enseignante d’arts plastiques au secondaire, mon rôle de maman, les activités des enfants, la maison, les repas… Tout d’un coup, alors que je roulais à 100 milles à l’heure, la machine s’arrête plus ou moins sans avertissement! État de choc, pas sûre de totalement comprendre, inquiétude, surprise… mais certaine de recommencer l’école et la routine 2 semaines plus tard!


Le courriel du Musée en ce 13 mars 2020 est comme une illumination dans ma journée, une opportunité s’offre à moi, un projet motivant qui m’emballe. Je ne me suis jamais définie comme une artiste, loin de moi cette prétention! Mais j’ai quand même réalisé que jamais, depuis la fin de mon baccalauréat, j’ai créé une seule œuvre personnelle, juste pour moi et que ça me manquait. L’idée d’être publiée d’une certaine façon par un musée était aussi inespérée, même sachant que c’était ouvert à tous, donc pas grâce à un quelconque talent de ma part! Je me lance dans ce défi, mes filles aussi sont enthousiastes et embarquent dans l’aventure.


Sem 1 : Abstraction, mon dada, tellement de possibilités… et c’est parti! Inspirée par la situation hors du commun, je me lance dans un premier dessin. Ça fait du bien! Puis, en jouant dehors avec les enfants la fin de semaine, j’observe les motifs sur la glace et dans la neige. Je sors mon téléphone et je commence à prendre des photos. Grâce à mes filles (qui jouent beaucoup trop avec mon téléphone!) j’ai découvert qu’on pouvait modifier les photos et dessiner par-dessus. Je me laisse guider par les formes et j'y ajoute des lignes de couleur spontanément. J’envoie les deux projets pour l’expo de la première semaine.


Impatiente, j’attends le vernissage ainsi que le thème de mon prochain défi. Suite à la lecture du thème de la semaine suivante, mon cerveau s’activait quelques jours pendant que mes idées se précisaient et s’organisaient. Parfois en dessin, parfois en photo, avec ou sans montage vidéo.

Ayant toujours été contemplative, j’apprécie beaucoup toutes les beautés que la vie nous offre. Je me suis découvert une passion pour la photo; photographier le ciel est presque devenu une maladie! Dépendamment des thèmes, j’ai exprimé mes convictions politiques, sociales,

environnementales… Malgré mon amour incontesté pour l’art abstrait, j’y ai été beaucoup dans le symbolisme, profitant de cette occasion pour exprimer mes observations et réflexions sur le monde qui nous entoure, rempli de paradoxes.


Les fins de semaine étaient plus productives, me couchant aux petites heures, absorbée par mon travail. Fière de moi, j’avais toujours hâte de partager, impatiente de voir les réactions…


À chaque vernissage, j’apprécie découvrir les œuvres partagées, je reconnais quelques personnes parmi les créateurs. Je me rends vite compte que pour moi, en plus d’être une expérience artistique, c’est aussi une expérience humaine et personnelle. Malgré une apparente confiance, j’étais toujours curieuse et souvent déçue du nombre de « j’aime » obtenu par rapport à d’autres œuvres. Pas jalouse, juste pas sûre d’avoir ma place. Puis, je remarque que certains créateurs semblent avoir proposé leur idée puisée dans un corpus d’œuvres déjà fait, pratiquement impossible d’avoir pu être créées aussi rapidement. Dans un sens, ça me dérange, puis finalement non! C’est difficile d’apprendre à ne pas se comparer, à s’accepter avec ses forces et surtout ses faiblesses. Accepter que nous n’avons pas tous la même interprétation du projet et pas tous le même temps et la même énergie à y investir.


Si certaines œuvres, que j’appréciais aussi d’ailleurs, n’avaient de toute évidence pas été créées spécialement pour le projet, ça ne changeait rien et ça n’enlevait surtout pas de valeur à ma participation. Accepter que je n’avais pas besoin de ces « j’aime » pour profiter des bienfaits de l’expérience. Même à l’approche de la quarantaine, c’est difficile d’apprendre à ne pas vivre par procuration à travers le regard de l’autre, à ne pas attendre d’approbation. Être fière et humble.

Je m’étais lancé le défi et fait un point d’honneur de participer chaque semaine. Alors que j’ai dû m’initier à l’enseignement à distance et reprendre du service à temps plein… en plus d’être maman et femme de maison à temps plein (mon conjoint n’ayant jamais cessé de travailler), j’ai trouvé ça plus difficile, mais j’ai continué à me trouver du temps jusqu’à la douzième semaine, à la fin juin.


J’ai beaucoup aimé partager cette expérience avec mes filles de 6 et 10 ans qui participaient avec enthousiasme. Bizarrement, alors que le projet a ralenti à un thème par mois et que l’année scolaire se terminait, j’ai malheureusement décroché, vidée par ce printemps hors du commun. J’ai vraiment apprécié faire partie de ce projet que je qualifierai pour ma part de « once in a lifetime » puisque je ne pense pas retrouver ce genre d’opportunité dans mon humble vie de simple enseignante. Alors, je remercie infiniment le Musée d'art de Joliette pour cette initiative innovante, cette ouverture sur la création du monde ordinaire!


Merci et longue vie à Musée en quarantaine!


Émilie Latendresse, Joliette



Jouer avec le froid, non daté Spirale Interrompue, non daté

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, 2020 Genre de Danse de Saint-Guy, 2020

Courtepointe Francophone, avril 2020 Contrôle $ur le Peuple, 2020

La balance du Pouvoir, 2020 Autoportrait -

Hommage à Wagschal et Sullivan, 2020

Horreur en Confinement, 2020 Le passage du savoir version 2.0 2.0, 2020


Ô Ciel, Mon Salut, 2020

Le Clown est Triste, 2020 Fuck la mode!, 2020


 

Si vous voulez nous faire part de vos expériences, vous pouvez les inscrire ici.


POUR PARTICIPER À MUSÉE EN QUARANTAINE

Vous avez jusqu'au mercredi 31 mars pour nous envoyer vos créations artistiques inspirées du thème du mois. L’exposition sera en ligne le jeudi 8 avril 2021.


Cliquez ici pour savoir comment participer.

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